Découvrez 4 grands poètes à l’occasion de la Journée de la Poésie

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Et oui, depuis le 21 mars 1999, cette journée est consacrée à la Poésie. Quoi de mieux pour marquer le coup de (re)découvrir des poèmes phares ?  Nous vous avons spécialement sélectionné 4 poètes, qui représentent chacun un style particulier !

Pierre de Ronsard (1524-1585)

Surnommé le “prince des poètes et le poètes des princes”, il est l’un des plus importants de la Renaissance. Son œuvre est prolifique, car il y a consacré plus de trente ans. Ronsard est généralement connu pour ses poèmes lyriques, des odes inspirés des poètes antiques. Cependant, il a aussi produit des poèmes engagés (Les Hymnes), notamment contre les Guerres de Religion qui faisaient rage à son époque, et des épopées (La Franciade).
Aux côtés de Du Bellay et d’autres poètes, il fait partie de la Pléiade. Ce célèbre cercle littéraire avait pour mission de perfectionner la langue française au travers de ses écrits.

Nous vous proposons ici, de plonger dans son plus célèbre poème : Mignonne allons voir si la Rose. Il le publie en 1550 en l’honneur de Cassandre Salviati, dont il est tombé amoureux à l’âge de 21 ans. Ronsard l’avait rencontré à l’occasion d’un bal donné par François Ier, et lui dédiera tout un recueil en 1552 : Les Amours de Cassandre. Tristement il ne pourra jamais l’épouser, car étant devenu moine, il avait renoncé au monde. 

Mignonne allons voir si la rose

Mignonne, allons voir si la Rose
Qui ce matin avait éclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
N’a point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautés laissé choir
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vôtre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse : 
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.


Jean de La Fontaine (1621-1695)

Célèbre fabuliste, il poursuit aussi sa visée moraliste dans l’écriture de contes et de pièces de théâtre.  Reçu à l’Académie française en 1684, et habitué des salons littéraires, il s’est largement inspiré du poète antique Ésope pour écrire ses fables. Proche de Nicolas Fouquet, il n’hésite pas à s’opposer au Roi Soleil, pour défendre son ami au travers de ses fables. En effet, il n’hésite pas à critiquer Louis XIV, sous les traits de l’impitoyable Lion, qui oppresse sa Cour. 
Il n’hésite pas à dénoncer les injustices, tout en faisant sourire son lecteur grâce à des situations cocasses. Son grand talent pour manier les vers, fait de ses fables des poèmes inoubliables, que nous avons tous appris à l’école !
Qui n’a pas ri du Corbeau et de sa vanité ? Ou encore pris en pitié la pauvre Cigale, qui s’est trouvée fort dépourvue quand la bise fut venue ?

Aujourd’hui, nous nous intéressons à la fable Le Lion et le Rat. En effet, outre l’association amusante entre le Rat (qui représente le peuple) et le Lion (qui symbolise Louis XIV), on voit bien à quel point le pouvoir est subjectif pour le fabuliste.

Le Lion et le Rat

Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le monde :
On a toujours besoin d’un plus petit que soi.
De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.
Entre les pattes d’un Lion
Un Rat sortit de Terre, assez à l’étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu’il était et lui donna la vie.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu’un aurait-il jamais cru
Qu’un Lion d’un Rat eût affaire ?
Cependant il advint qu’au sortir des forêts,
Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu’une maille rongée emporta toute l’affaire.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.

Victor Hugo (1802-1885)

Il est sans doute l’auteur le plus connu de toute la littérature française. Il aurait donc été difficile de ne pas le citer dans cet article ! Politicien, intellectuel, et homme engagé, Victor Hugo a su marquer la Troisième République. Ayant protesté contre la peine de mort, et oeuvré pojur l’unification de l’Europe, il est pour beaucoup un exemple d’engagement pour le progrès social. Cela lui a d’ailleurs valu des funérailles nationales, et d’entrer au Panthéon.
S’il est vrai qu’en pensant à lui, on cite instinctivement Les Misérables ou Notre-Dame de Paris, on oublie parfois son œuvre poétique. Elle est d’ailleurs largement inspirée par le décès de sa fille chérie, Léopoldine. En effet, Victor Hugo noie son chagrin dans l’écriture de son recueil nommé Les Contemplations, paru en 1856.

Intéressons-nous ici à un poème du IVème livre de ce recueil ; Pauca Meae (quelques vers pour ma fille). Vous connaissez sûrement Demain, dès l’aube ?

Demain, dès l’aube

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


Guillaume Apollinaire (1880-1918)

Il est l’un des poètes les plus importants du XXème siècle. Au cours de sa carrière poétique, il s’essaie au calligramme, terme qu’il a lui-même inventé bien qu’il ne soit pas le créateur du genre. En effet, ses poèmes prennent la forme de jolis dessins, illustrant le thème principal du texte. Il rompt ainsi avec le format traditionnel de strophes.
Apollinaire est également un théoricien d’art connu notamment pour ses écrits sur le surréalisme. Même sur le front, au cours de la Première Guerre mondiale, le poète continue d’écrire : des correspondances bien sûr, mais aussi un recueil de contes et une pièce de théâtre.

Nous vous proposons aujourd’hui son célèbre poème Sous le pont Mirabeau, qui sera chanté plus tard par Léo Ferré.

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

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