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Bien vieillir pour augmenter sa longévité

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La longévité, c’est la durée de la vie

L’accroissement exponentiel de la longévité constitue l’une des transformations profondes de notre époque contemporaine affectant la vie sociale, politique, économique et plus largement, l’évolution de notre espèce.

Nicolas Menet, Construire la société de la longévité 

La longévité, c’est la durée de la vie. C’est ce qu’on appelle également l’espérance de vie. Grâce aux progrès conjoints de la médecine, de l’habitat, de l’urbanisme et de notre alimentation, elle progresse depuis la révolution industrielle. Ce progrès est mondial. Dans tous les pays et sur tous les continents, les hommes vivent mieux et plus longtemps. 

Ils vivent plus longtemps parce qu’ils vivent mieux. Essayons de les aider à bien vieillir, pour qu’ils vivent mieux, et plus longtemps ! 

L’un des indicateurs de la longévité heureuse est l’espérance de vie en bonne santé. Elle progresse moins rapidement que la longévité.

En France, l’espérance de vie en bonne santé est estimée à 64,1 ans pour les femmes et 62,7 ans pour les hommes, tandis que la longévité est de 79 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes. Ces chiffres sont déterminés par trois critères. 

  • L’état de santé perçu par les personnes concernées ;
  • L’existence ou non d’une maladie chronique ;
  • La présence ou non d’une limitation des activités habituelles depuis six mois en raison d’un problème de santé.
Vie étudiante

Améliorer la longévité cela revient à augmenter l’espérance de vie, mais aussi l’espérance de vie en bonne santé. A quoi bon vivre plus longtemps si l’on n’en profite pas ? Et comment en profiter si les dernières décennies de notre existence sont pénalisées par la maladie, la dépendance, les démences et les complications ?

Dans cet article, nous explorons les moyens et les méthodes pour vivre longtemps et en bonne santé. Vous y découvrirez que la longévité n’est pas un miracle, mais plutôt un capital individuel que nous devons entretenir tout au long de la vie. 

Aider les femmes et les hommes à bien vieillir

Un enfant qui naît aujourd’hui a une espérance de vie théorique de 104 ans. Son hygiène de vie aura une incidence sur sa longévité. En effet, plusieurs études révèlent qu’elle s’explique à 10 % par les gènes et à 90 % par les comportements et les modes de vie. La recette d’une vie longue est à notre portée et de nombreuses études scientifiques sont menées depuis des années pour découvrir les clés de la longévité. En voici quelques-unes. 

En Californie, le Buck Institute For Research on Ageing a découvert l’impact essentiel de l’exercice physique et de l’alimentation sur notre longévité. Selon les chercheurs du Buck Institute, le vieillissement n’est un frein à l’éternité que parce qu’il fragilise l’organisme et rend la personne âgée plus vulnérable à des maladies que nous ne savons pas soigner. 

Ils essayent à présent de déterminer le régime idéal qui permettrait à notre corps de se maintenir, se régénérer et durer. Pour le Belge Éric Verdin, directeur du “Buck Institute”, la médecine doit évoluer du modèle curatif actuel à un modèle plus préventif où elle aidera les personnes en bonne santé à le rester, dans une optique de longévité*. 

Toujours en Californie, les membres du Human Longevity Project rêvent d’un homme augmenté et fusionné avec la machine qui vivra éternellement. Un humain débarrassé des limites physiologiques d’un corps qui vieillit. 

Qui a dit que nous devrions mourir à 80 ou 90 ans ? Pour moi, c’est simplement un problème de hardware et de software. On va résoudre cette question sous peu et on va très vite gagner 30 à 40 ans d’espérance de vie. Nous allons nous réinventer comme espèce !

Peter Diamantis, CEO du Human Longevity Project**

Le secret de la longévité est-il uniquement entre les mains des scientifiques et des techniciens ? Pas tout à fait. 

N’en déplaise aux transhumanistes, le secret de la longévité ne réside pas uniquement dans des pilules, ni dans un corps de substitution. D’autres études révèlent l’importance des relations entre êtres humains dans notre longévité. Bien vieillir est donc un enjeu de taille !

Juliane Holt-Lunstad est une chercheuse à l’université Brigham Young et elle aborde cette question dans une série d’études sur des dizaines de milliers de personnes d’âge moyen. Elle a considéré tous les aspects de leur style de vie : leur régime, leur pratique sportive, leur statut matrimonial, leurs visites chez le médecin, leur consommation de cigarettes ou d’alcool… Elle a enregistré tout cela, puis elle et ses collègues ont attendu pendant 7 ans pour voir qui respirait encore. Et des gens encore debout, qu’est-ce qui réduisait le plus leurs risques de mourir ? Cette étude a révélé dix facteurs de réduction du risque de mortalité. Voici les résultats, classés par ordre croissant, du moins contributif au plus contributif : 

  1. La qualité de l’air que je respire ;
  2. Une hypertension artérielle maîtrisée ;
  3. Pas de surpoids, pas d’obésité ;
  4. Une activité physique régulière ;
  5. Pas de problèmes cardiaques ;
  6. Une vaccination antigrippale à jour ;
  7. Ne pas fumer ;
  8. Une consommation d’alcool raisonnable ;
  9. Des relations sociales régulières avec vos amis, vos proches ;
  10. Une vie sociale normale, avec vos voisins, le facteur et les commerçants du quartier.

À noter : les trois derniers éléments sont nettement plus significatifs en impact que les sept premiers. Cette étude montre l’importance des relations sociales dans la longévité. Plus une personne sera intégrée dans « la cité », plus elle aura de contacts avec ses proches, mais aussi avec son entourage, plus elle se sentira incluse, plus elle vivra longtemps. 

La vie sociale dont il est ici question est celle que vous pratiquez « dans la vraie vie ». Les relations que vous pouvez développer sur internet n’ont pas la même intensité. Les relations humaines déclenchent des échanges chimiques qui améliorent le mental. Les relations en ligne n’ont pas cet effet. 

Les travaux de Juliane Holt-Lunstad sont corroborés par une étude longitudinale menée auprès de 600 élèves de l’université de Harvard. Ils ont été suivis pendant 75 ans par une équipe de chercheurs qui voulaient identifier les facteurs clés du bonheur. Les résultats de l’étude de Harvard révèlent sept facteurs-clés nécessaires pour mener une vie heureuse, longue et en bonne santé :

  1. Étudier, apprendre, se cultiver tout au long de sa vie ;
  2. Boire avec modération ;
  3. Ne pas fumer ;
  4. Avoir une activité physique et un poids raisonnable ;
  5. Entretenir des relations sociales ;
  6. Avoir un revenu suffisant, mais pas excessif (un juste milieu) ;
  7. Savoir s’adapter aux aléas de la vie. 

Les participants qui n’avaient que trois des sept facteurs à l’âge de 50 ans étaient trois fois plus susceptibles d’être décédés avant 80 ans. La recherche montre qu’il vous faut plus de trois des sept facteurs pour vivre longtemps en santé et en vitalité. 

Bien que la santé et la forme soient des facteurs clés, il est également important de lire des livres et de garder votre esprit actif. Il en va de même pour l’élaboration de bonnes stratégies d’adaptation pour vous aider à gérer la vie critique que suscitent vos mouvements. Cependant, le facteur le plus important est la construction et le maintien de relations sociales pour bien vieillir.

Les zones bleues : ces régions où il fait bon de vieillir

Les zones bleues sont des régions où les habitants ont une longévité exceptionnelle. Le phénomène a été découvert par deux démographes européens qui étudiaient la longévité de la population sarde. Dans cette île italienne sauvage située au sud de la Corse, la longévité moyenne est plus élevée que sur le continent. Une cartographie de la longévité village par village a révélé une région de l’île où la longévité est spectaculaire. L’épicentre est le village de Villagrande à l’est de l’île, dans une région particulièrement sauvage. Élargissant leur recherche au monde entier, les scientifiques ont identifié quatre autres zones bleues. Une île en Grèce et une deuxième au Japon, une péninsule au Costa Rica et une communauté religieuse en Californie. 

En analysant les usages des habitants, les scientifiques ont identifié les éléments qui contribuent à leur longévité : 

  1. Une activité physique régulière, mais modérée : les habitants des zones bleues se déplacent à pied, utilisent peu d’appareils électriques. Ils ont une vie active sans avoir nécessairement une activité sportive ;
  2. Un lieu de vie sauvage, peu urbanisé, proche de la nature ;
  3. Une vie peu stressante ;
  4. Une alimentation faiblement calorique ;
  5. Un régime naturel, reposant essentiellement sur des produits agricoles peu transformés ;
  6. Une consommation raisonnée d’alcool, notamment de vin : un peu, mais pas trop ;
  7. Une vie spirituelle ou une pratique religieuse ;
  8. Des liens forts avec la famille, une vie familiale intense ;
  9. Une vie sociale, des relations de voisinage quotidiennes, des échanges.

Sans surprise, on retrouve dans cette liste les éléments relevés par l’étude de Harvard et celle menée par Juliane Holt-Lunstad. Pour aller encore plus loin, dans la démonstration, l’équipe scientifique des zones bleues a réalisé une expérience de terrain en implémentant les modes de vie des zones bleues dans une communauté existante, aux États-Unis et au Canada. Les résultats sont spectaculaires. La longévité a progressé. L’obésité, les maladies cardio-vasculaires et les hospitalisations ont diminué. Globalement, la santé des habitants s’est améliorée. Ils ont tissé de nouveaux liens sociaux : la communauté s’est renforcée. 

Il ne faut pas chercher à rajouter des années à sa vie, mais plutôt de la vie à ses années.

Oscar Wilde

En conclusion, la longévité se travaille tout au long de la vie. Ce n’est pas au moment de la retraite que l’on doit commencer à s’intéresser au sujet. De l’activité physique régulière, un régime alimentaire équilibré et des relations sociales, voilà le tiercé gagnant de la longévité. Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre !

Sources :

* Interview vidéo d’Eric Verdin, Buck Institute « The Longevity Forum 2018 »
**  Site Internet http://www.HumanLongevity [dot]com

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